Pier Paolo DEAN

Étudiant en 1re année BUT Mesures Physiques
Président de la société DEANRACINGTEAM
Sportif de Haut-Niveau en voile, plus particulièrement en course au large


Pouvez-vous vous présenter?

Je suis Pier Paolo DEAN, originaire de Rennes, je suis aujourd’hui un jeune étudiant en première année de Mesures Physiques à l’IUT de Saint-Nazaire.

Mon début de vie a été essentiellement rythmé par plusieurs passions : le piano, la voile, la mer mais surtout et par-dessus tout la compétition.

Jusqu’en 3ème, j’allie un emploi du temps très complet, entre bateau, où je brille à l’âge de mes 13 ans au championnat d’Europe en terminant 20e et parmi les 10 meilleurs Français ; et mon autre passion le piano, où je suis pendant 13 ans des cours au Conservatoire de Rennes et réussis, à seulement 15 ans, le Concours d’Études Supérieures de Musique.

A 16 ans, je choisis finalement la voile et traverse la France entière pendant 3 ans pour pouvoir naviguer au plus haut niveau mondial en 420, un dériveur bien connu.Enchaînant les championnats du Monde, d’Europe et Jeux Olympiques Jeunes en rencontrant de nombreux succès avec comme point d’orgue les titres de vice-champion du monde 2023 et vice-champion de France 2023.

Mes années lycées ont été mouvementés par des changements d’établissement scolaires, de villes, d’entourages et de déplacements sportifs. Mais la réussite académique a cependant toujours été importante, et elle le sera aussi dans mon futur.

En 2023, le rêve olympique a perdu de son attrait et j'ai décidé de me tourner vers ce qui me passionnait vraiment, la course au large et plus particulièrement le Vendée Globe.
En octobre 2022, conscient de l'ampleur de ce défi, j'ai réuni une équipe de 9 personnes de tous horizons pour m'accompagner dans cette aventure.
En juin 2023, juste après avoir obtenu mon BAC avec mention Bien, spécialités Physique-Chimie, SVT et Maths Complémentaires, nous avons pris la décision de fonder la société DEANRACINGTEAM, dont je suis le président, qui est désormais le pilier de mon projet.

Actuellement en BUT Mesures Physiques qu’est-ce qui vous attire dans ce domaine ?

L’aspect intéressant, et qui m’a notamment donné envie d’intégrer ce genre de formation, en mesures physiques, c’est le large panel de matières étudiées, des mathématiques à la métrologie en passant par la chimie, la structure des matériaux et j’en passe.

La seconde raison est, qu’en plus de toute la théorie étudiée en cours magistraux et travaux dirigés, on retrouve de nombreuses heures de travaux pratiques, une approche plus technique de ce qu’on étudie, et cette approche est d’autant plus motivante qu’elle donne envie à l’étudiant de se surpasser et d’apprendre davantage.

La troisième et dernière raison, c’est la liberté d’établir un projet personnel pendant et après la formation BUT. Les possibilités sont multiples, stage en alternance, master après 3 années de BUT, entrées dans de grandes écoles d’ingénieurs après 2 ou 3 ans mais aussi la possibilité de travailler directement à la suite de cette formation.

Enfin libre à chacun de faire ce qu’il veut et de vivre ce qu’il a envie de vivre, et je suis convaincu que les formations BUT en général permettent aux étudiants d’imaginer plus clairement leur carrière professionnelle.

Quelles sont les qualités importantes pour réussir en BUT Mesures Physiques?

Pour réussir une telle formation, mais comme dans toute chose que l’on entreprend dans notre vie, il faut travailler régulièrement et efficacement.
Souvent on entend dire que les étudiants en IUT travaillent moins que d’autres. Mais je peux vous assurer que c’est faux. Ce n’est tout de même pas anodin que des écoles telles que l’INSA, Polytech ou autres écoles d’ingénieurs, acceptent chaque année de nombreux élèves de BUT.

Il faut savoir être à l’écoute des autres.

Aussi, j’ai remarqué un autre point tout aussi important que l’on retrouve moins au lycée, il faut accepter de se tromper et parvenir à avoir un regard critique sur ce que l’on fait en cours. Par exemple quand il est question de résoudre des équations complexes, il est primordial de toujours pousser à bout sa réflexion personnelle et ne pas s’arrêter à la moindre difficulté. Il faut constamment persévérer.

Vous êtes sportif de haut niveau et auto entrepreneur en parallèle de vos études, pouvez-vous nous en dire plus ?

Imaginez-vous sur un IMOCA, voilier de course de 60 pieds, après 10 ans de travail acharné, après des moments plus que compliqués, brandir à bout de force, après avoir passé 3 mois en mer, repoussant les limites les plus profondes de votre corps, deux feux à mains rouges marquant la fin d’un tour du monde à la voile et plus précisément mettant un terme à un Vendée Globe.

J’ai eu la chance de grandir avec un rêve et beaucoup d’imagination, qui au fil des années ,ont fait mûrir en moi une passion telle pour la voile et la mer que je ne vois mon futur autre que sur un bateau à régater et réaliser toutes les courses mythiques qui font vivre depuis si longtemps le monde de la course au large. Facile à dire, peut être un peu plus compliqué à faire.
Voilà ce qui me donne envie de me surpasser chaque jour.

La course au large, c’est un sport à part. Difficile de se l’imaginer comme un sport. Mais en réalité c’est un sport extrême, c’est un sport qui use, qui demande beaucoup de temps et de patience, des années entières de préparation et qui cumule beaucoup d’exigences : la stratégie, la tactique, la réactivité, la manœuvre, la haute technologie, la gestion de l’énergie, l’analyse, la compétition, la coopération, la solitude mais aussi l’esprit d’équipe.
Pour vivre ,après 10 ans, un seul moment de bonheur : celui du travail accompli.

Bien souvent, on me demande alors pourquoi je fais tous les sacrifices que je fais actuellement, et une seule raison me vient à l’esprit, c’est la passion et quand on est vraiment passionné par quelque chose on ne peut plus s’en passer, c’est « une bonne drogue ».

Avant d’en arriver au Vendée Globe, les marches à gravir sont immenses et c’est pourquoi j’ai décidé fin 2022 de me lancer sur le circuit FIGARO BENETEAU avec comme objectif de remporter la Solitaire Du Figaro, course très importante dans la voile sportive qui a fait naître de grands champions, les plus grands marins d’aujourd’hui : Jérémie Beyou, Armel Le Cléac’h, Philippe Poupon, Michel Desjoyaux, et je me laisse 4 ans.

A 19 ans ,on ne devrait pas intégrer ce circuit, la moyenne d’âge étant de 30 ans. Mais j’ai décidé de prendre le risque, après de long mois de réflexion.

Faire naviguer un voilier ce n’est pas sorcier je le conçois. La partie plus complexe dans ce type de projet c’est de le vendre en le rendant humain, intelligent, prometteur.
En plus de cela, la voile est un sport qui requiert des investissements financiers conséquents. Entre l'achat et l'entretien du matériel, les frais d'inscription aux compétitions et les coûts liés à la formation, l’organisation d’évènements, le budget nécessaire peut être assez élevé. De plus, la recherche continue de partenaires financiers ou de sponsors est essentielle pour soutenir la pratique de ce sport à haut niveau. À l'âge de 19 ans, il est crucial de se protéger face à de tels enjeux financiers, et c'est pourquoi j'ai constitué une équipe de neuf personnes pour m'accompagner dans toutes mes décisions stratégiques. Ces collaborateurs m'assistent depuis la communication de mon projet jusqu'à la création de mon entreprise, la DEANRACINGTEAM, me permettant ainsi de naviguer sereinement dans les eaux parfois tumultueuses du monde entrepreneurial.

Mais à 19 ans, après avoir remporté plusieurs titres internationaux, on me dit souvent que je dois être fier de ce que j’ai déjà réalisé, seulement je n’ai fait que 1/10ème du chemin qu’il me reste à faire. Donc non…

Pour revenir à la question de départ, réussite sportive rime avec réussite académique. L’un ne va pas sans l’autre selon moi. L’IUT de Saint-Nazaire m’offre des avantages considérables, je peux organiser mon emploi du temps en fonction de mon projet et c’est un véritable atout dans la réussite et la poursuite de mes rêves. Je les remercie pour ça !

Comment conciliez-vous votre vie étudiante, vie professionnelle et votre carrière sportive ?

C’est tout un équilibre à trouver. On sort à peine des années juniors, pendant lesquelles chaque sportif est entourés par des coachs et un entourage compétent, dans des pôles et des centres d’entraînements nationaux. Après la terminale, c’est le grand saut dans l’inconnu. C’est une période de grand questionnement sur "est -ce que je continue?", "je ralentis le rythme?" ou alors "je stoppe tout?" et malheureusement c’est souvent la dernière option. L’erreur souvent commise c’est de ne pas préparer en amont son entrée dans la "cour des grands".

Personnellement , en début de terminale, j’avais déjà tout écrit, tout imaginé. Il ne restait plus qu’à le mettre en forme. Et cela a pris 1 année entière.

Aujourd’hui, je jongle entre études et sport. A partir du jeudi matin , je quitte Saint-Nazaire, pour Lorient, où est situé mon centre d’entraînement. Quand je suis en cours, du Lundi au Jeudi, mon équipe s’occupe de gérer tout l’administratif : assurance, budget, comptabilité, TVA…

Ça me permet alors de me focaliser sur mes études et oublier quelques jours la complexité de mon projet.

J’évolue dans un mode de vie plutôt " étrange " ou en tout cas différent de la plupart des jeunes. Bien souvent j’intrigue mais je passionne aussi. Et je n’ai qu’une envie c’est de partager mes moments de vies avec ceux qui n’ont pas la même chance que moi, faire rêver.

Si vous deviez recommander l’IUT de Saint-Nazaire, quels arguments mettriez-vous en avant ?

Je n’y suis que depuis 6 mois donc il est assez complexe de répondre à cette question. Cependant, j’ai pu remarquer un avantage majeur du campus de Saint-Nazaire, l’équipe pédagogique, en tout cas en Mesures Physiques, est vraiment super. La majorité des profs sont passionnés par ce qu’ils nous apprennent, ils aiment partager et personnellement je prends ça comme une chance et un atout majeur dans la poursuite de mes études.

Il y également la situation géographique et le réseau conséquent de l’école qui facilite la recherche de stages de 11 semaines et aussi mais surtout de stages en alternance.

Un conseil pour les futur-e-s étudiant.e.s ?

Cette école supérieure n’est pas seulement un lieu d’apprentissage, c’est un réel tremplin vers une carrière future florissante. Il ne faut pas que le nom de la formation : Mesures Physiques fasse peur.
Le BUT Mesures Physiques de Saint-Nazaire c’est avant tout un lieu convivial, où il est plaisant de travailler. Donc un seul conseil, foncez!

Dans 10 ans, vous vous imaginez… ?

Au départ du Vendée Globe !

Mis à jour le 20 mars 2024.
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